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L’ÉGLISE SAINT-GERVAIS SAINT-PROTAIS DE GISORS

UN ÉDIFICE RELIGIEUX EXCEPTIONNEL

Elle impressionne par ses dimensions : 70 mètres de long, 24 mètres de hauteur de voûtes. Classée en 1840 au titre des Monuments historiques, l’architecte Viollet-le-Duc considère qu’elle est une des églises les plus représentatives du style gothique français

 

Du gothique à la Renaissance

 

Au XIIIe siècle, un chœur, de style gothique rayonnant, est érigé grâce à la générosité de la reine Blanche de Castille, mère de Saint Louis. Il est consacré en 1249, mais subit bientôt de grandes avanies.

À la fin du XVe et XVIe siècles, l’église est profondément remaniée. Le chœur se dote d’un déambulatoire, la chapelle Notre Dame de l’Assomption est modifiée, le transept et la nef sont reconstruits dans le style gothique flamboyant, des chapelles s’ouvrent sur les bas-côtés. Le gigantesque chantier entrepris au XVIe siècle est confié aux Grappin, architectes de père en fils. L’embellissement de l’église est financé en partie grâce aux dons des riches confréries.

 

Outre ses magnifiques proportions, sa façade Renaissance et malgré la terrible destruction dont elle a été victime en 1940, l’église recèle de nombreux éléments remarquables, dont, entre autres :

 

Côté sud

 

Un escalier Renaissance à vis signé de l’architecte Jean Grappin.

Un gigantesque arbre de Jessé (présentant la généalogie de Jésus) dû au sculpteur beauvaisien Pierre du Fresnoy.

Un exceptionnel et bouleversant transi : un haut relief du XVIe siècle, sculpté dans le mur d’une des chapelles sud. Ce cadavre décharné d’un homme sans doute encore jeune – ses longs cheveux bouclés gardent quelques traces de couleur noire – révèle toute la souffrance du mortel. Une inscription l’accompagne : Qui que tu sois, tu seras terrassé par la mort ; reste là, prends garde, pleure. Je suis ce que tu seras, un tas de cendres. Implore, prie pour moi.

De beaux piliers sculptés. L’un porte en alternance dauphins et fleurs de lys – le symbole du roi de France – un autre est orné de coquilles Saint Jacques, un autre encore, richement illustré, est dédié à Saint Claude et à la puissante confrérie des tanneurs.

Un chapier du XVIe siècle. Il resserre dans ses tiroirs de somptueux habits sacerdotaux.

Des fresques murales délicates.

Un vitrail Renaissance en grisaille, consacré à la vie de la Vierge. Il s’apparente à ceux du château d’Écouen. À proximité, un vitrail signé d’une artiste contemporaine est traité dans les mêmes tonalités de jaune et d’argent. Il diffuse une belle lumière.

 

Côté nord

 

La chapelle Notre Dame de l’Assomption, construite en 1360 et largement restaurée par la suite, particulièrement au XIXe siècle. Un bas relief rehaussé de couleurs vives montre le Roi et la Reine suivis des trois ordres en procession : la noblesse, le clergé, le peuple. Une frise d’angelots charme le regard tout comme les visages qui ornent les chapiteaux.

Le vitrail dédié à Saint Crépin et Saint Crépinien (patrons des cordonniers) raconte le martyr des deux saints barbotant dans leur chaudron.

La fresque des tanneurs. Elle représente les portraits des généreux donateurs, qui sont comme autant de petits instantanés d’identité, d’une intense modernité.

Une charmante Sainte Avoye, enfermée dans sa tour, constitue un touchant petit sujet d’art populaire accroché à la muraille.

 

Dans le chœur

 

De part et d’autre ...

D’exceptionnels retables (fin XVe début XVIe) montrent des scènes de la Passion et de la Résurrection du Christ. Figure en bonne place le portrait, très réaliste, du commanditaire dans le coin de quelques panneaux, un certain Jean de la Viefville, bailli de Gisors. En face, parmi d’autres sujets bibliques et vies de saints, les Noces de Cana montrent une représentation rare du récit de l’Évangile. On y voit le Christ en bout de table tel un serviteur, et non placé au milieu, en majesté, comme on le représente habituellement.

Ces panneaux peints ont été récemment remis au jour et dûment placés sous vitrine.

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